L’Agence national de la recherche (ANR) a publié le 20 novembre 2023 les résultats de l’appel à projets sur les défis 3 (situations et expériences de l’autonomie) et 4 (conception, réception et usages des innovations) du PPR ( Programme Prioritaire de Recherche) Autonomie.
Au total, 7 des 33 projets déposés ont été retenus pour être financés.
Le projet AUVI “Ancrer l’autonomie de vie. Une approche pragmatiste par les droits humains” est un des sept lauréats!
Vous trouverez toutes les informations via ce lien
La démarche Capdroits lance un appel à participation pour la poursuite d’un dialogue scientifique et citoyen sur l’exercice des droits et libertés en situation de vulnérabilité.
En partenariat avec LADAPT, et grâce au soutien de la Métropole de Lyon, nous vous invitons à une journée d’échanges et de travail en vue d’une nouvelle phase d’enquête sur le handicap et l’exercice des droits et des libertés le 15 Novembre 2023 de 9h30-15h30à LADAPT (7 rue de Gerland, Lyon)
Attention, la journée est accessible uniquement sur inscription, en cliquant sur ce lien
Arnaud Beal, Florian Chaleard, Hélène Chiron, Etienne Creusevaut, Souad Creusevaut, sont intervenu.es pour Capdroits ce vendredi 20 octobre lors d’une journée sur l’autodétermination organisée par la Coordination 69 – Soins psychiques et réinsertionsdans le cadre de la SISM 2023 « A tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit »
Le 3 mai 2023, Arnaud Beal, Dominique Cosnier, Christophe Dupont et Valérie Lemard ont animé l’atelier ” Injustices épistémiques dans la recherche participative sur le handicap et les droits humains” lors du séminaire scientifique “La recherche avec, vers une justice épistémique” organisé par le réseau international interdisciplinaire francophone ” recherche avec”.
Avec en visio: Sandrine Amaré, Marika Lefki, Céline Letailleur, Sylvain Valois et la participation aux réunions/visio de préparation de l’atelier : Sandrine Amaré, Arnaud Béal, Souad Creusevaut, Etienne Creusevaut, Hélène Chiron, Dominique Cosnier, Christophe Dupont, Benoit Eyraut, Marika Lefki, Valérie Lemard, Céline Letailleur, Jacques Lequien, Isabel Miranda, Sylvain Valois, Yana Zdravkova
La présentation et les retours sont disponibles ici
Le 30 juin, lors de la session Emancipations, Christophe Dupont, Florian Chaleard, Dominique Cosnier et Arnaud Béal ont présenté la communication “Les paradoxes de la protection émancipatrice”, issue d’une co-écriture.
Le congrès de l’association française de sociologie s’est tenu entre le 4 et le 7 juillet à Lyon sur le thème “intersections, circulation”. Le réseau thématique 19 “santé, maladie, handicap” a organisé différentes sessions, dont l’une consacrée à la “production du handicap”.
Congrès AFS
Voici un bref compte-rendu des trois dernières communcations de la session :
Qui a besoin des ESAT?
Beaucoup de recherches s’interrogent sur la possibilité de mieux accompagner les personnes pour favoriser le passage d’un travail protégé au travail ordinaire. Pour Fanny Jaffrès, la difficulté n’est pas seulement celle de l’accompagnement, mais bien celle de l’assignation de certaines personnes handicapées au travail protégé. En France, les ESAT offrent le statut du médico-social ; en Suède, c’est une entreprise d’Etat qui offre un statut de droit commun. L’enquêtrice a enquêté dans 14 ESAT en France, et 7 établissements équivalents en Suède. La comparaison internationale permet à l’autrice de dénaturaliser les catégories dans chaque contexte nationale. L’autrice souligne l’importance du moment de “l’orientation” vers le travail protégé, dont le “principe de cohérence” est dans l’expérience antérieure (sous la forme de stage) des personnes, produisant un effet filière important. Ainsi, plus de 50% des travailleurs sont déjà passés par un établissement, soulignant la forte prégnance des professionnels du médico-sociale dans cette orientation, se traduisant parfois par des formes de “dépossession de leur trajectoire” par les personnes elles-mêmes. En Esat, beaucoup de travailleurs proviennent de familles populaires et nombreuses, soulignant que l’inclusion dans la vie ordinaire nécessite un étayage relationnel très fort. En Suède, il y a une forte centralité du service public de l’emploi. L’inclusion est portée par les acteurs du médico-social, ce qui révèle une forme d’échec de la mise en dialogue des “politiques de santé au travail” et des politiques de “handicap”.
Masculinités post-traumatiques
Une intervention a porté sur les effets sur les masculinités de la survenue d’un handicap loco-moteur à la suite d’accidents dans le contexte sud-africain. L’autrice insiste sur la centralité des corps. “Les corps ne peuvent être compris comme des medium neutres des pratiques sociales.” (Connell, 1995) La vulnérabilité des corps masculins est forte par rapport aux attentes d’indépendance, de force, et semble faire l’objet de suspicions sociales particulièrement élevées sur le fait que “la responsabilité du handicap” proviendrait des comportements masculins violents. En vis-à-vis de cette suspicion, le langage de la rédemption est très prégnant. A la masculinité toxique qui amène au handicap renvoie une masculinité “positive” qui passe par le discours de rédemption. La crainte de la désexualisation est grande. Une extension du répertoire des pratiques est décrite. L’enjeu du pouvoir dans le couple reste aussi central. “Une marginalité marginale de la marginalité au sein d’une marge globale”.
Aller mieux avec ou par rapport aux autres?
L’intervention d’Audrey Linder a porté sur l’aller-mieux. Elle constate que l’aller mieux se mesure par rapport à son ancien soi malade mais aussi en comparaison avec les parcours des autres patients qui renvoient aussi bien aux risques de stigmate que de rétablissement (Carpenter-Jonkin). Qui est mon pair? La question se pose et se repose pour les patients. Il s’agit de de positionner et repositionner par rapport aux autres membres du groupe, de se rapprocher de celles/ceux avec qui on s’identifie, de s’écarter de celles/ceux avec qui on ne s’identifie pas. La gestion de la maladie, du handicap, du stigmate, la rendre visible, ou au contraire la voiler, est centrale.
Nous avons appris il y a une dizaine de jours la disparition de Lahcen Er Rajaoui, président de Nous aussi, association d’auto-représentants pour les personnes en situation d’handicap intellectuel.
Nous nous associons aux nombreux hommages qui ont été publiés.
Nous nous souvenons notamment de sa vigilance à rendre accessible les différents espaces de la vie sociale à toutes et à tous.
Nous vous invitons pour ceux et celles qui le souhaitent à (re) découvrir ses mots, lors de la Confcap 2017 .
La démarche Capdroits participe à l’organisation d’un événement associé, “allier les langages sur un territoire de vie : un levier pour l’émancipation” qui a lieu ce 28 juin à 16h à la maison de l’autisme d’Aubervilliers 10 Rue Waldeck Rochet. Vous pouvez retrouver les tables-rondes dans l’émission “Bruit de couloir”, animée par La trame.
Nous avons appris avec énormément de tristesse et d’émotion la disparition de Jolijn Santegoeds. Sa rencontre lors de la confcap 2015, rendue possible par les liens internationaux entre les organisations de personnes handicapées, a été l’un moment inoubliable de la conférence. Elle a marqué tous les participants par son rayonnement et sa finesse, sa liberté d’être, son style, fait de cette radicalité évidente et d’un sourire toujours accueillant dissimulant les violences de son vécu dont elle pouvait parler avec pudeur et humilité. Alors que nous lui proposions d’animer une table-ronde sur les soins sans consentement, elle nous répondait avec beaucoup d’intégrité qu’elle ne pouvait pas faciliter avec suffisamment de neutralité sur un sujet aussi important et douloureux pour elle. Elle nous avait parlé de manière passionnée et passionnante des conférences familiales et du modèle d’Eindhoven, inspiré des pratiques maoraises de résolution des difficultés. Elle nous avait restitué l’importance de cette conférence à ses yeux en en publiant un compte-rendu détaillé que vous pouvez trouver ici :
Jolijn est une immense perte pour toutes celles et tous ceux qui l’ont cotoyée, pour le mouvement international pour la défense des droits des personnes handicapées, et pour toutes celles et tous ceux engagés pour la cause de la démocratie et des droits humains.
La démarche Capdroits s’associe à la célébration en mémoire de la vie de Jolijn organisée ce jour par The European Network of (Ex-)Users and Survivors of Psychiatry (ENUSP), Mental Health Europe et le forum européen des personnes handicapées (EDF).