Le groupe Capdroits Liberté Handicap 33 interviendra ce vendredi dans le cadre du séminaire organisé par le Collectif International Droits Humains Pandémie et Handicap en partenariat avec le Réseau H2i.
Chantal Bruno, facilitatrice, et Guillaume Bargaud, contributeur du groupe Capdroits Bordeaux, sont intervenus lors de la journée d’études de l’IRTS Nouvelle Aquitaine “Droits, libertés et handicaps” ce mardi 5 février 2019.
La journée a débuté par la présentation de la Convention des droits des personnes handicapées de l’ONU par Fiammetta Basuyau qui a insisté notamment sur l’importance de la capacité juridique et du pouvoir d’agir des personnes. Présentation suivie d’un état des lieux des droits des personnes en situation de handicap en France par Chantal Bruno.
Puis, celle-ci a présenté la dynamique générale du projet Capdroits et du travail mené à Bordeaux. Différents éléments de discussion sont apparus. Le rôle majeur du travail de traduction à travers notamment l’usage d’un classeur de pictogrammes a été souligné, permettant la communication des choix et préférences de personnes qui n’ont pas le langage verbal.
Après chaque question qui s’adresse à Guillaume Bargaud, une facilitatrice lui tend son classeur de communication, et tourne les pages, obéissant aux consignes qu’il donne par le geste et le regard. La formulation de questions rendant possible une réponse alternative (oui ou non) a été amplement illustrée. Guillaume Bargaud a pu montrer les pictogrammes “Capdroits” qu’il a introduit dans son classeur de communication, qui lui ont permis d’exprimer plus directement les limitations dont les personnes très lourdement handicapées font l’objet notamment dans les établissements où elles résident. “Notre handicap ne nous permet pas de parler ; cela nous empêche d’avoir accès à nos droits”. La formulation est celle de Chantal Bruno, à la suite de la traduction d’une monitrice-éducatrice. Guillaume Bargaud approuve très nettement.
L’importance de l’expression et de sa réception apparaît aussi dans la réponse que Guillaume et Cathy Schirm, une autre contributrice Capdroits qui est intervenue à distance, ont tous les deux donné par rapport à l’impact du programme : “d’avoir été entendu-e et d’avoir été écouté-e”. A cet effet, les messages et paroles communiqués à travers le dispositif “représentations civiles” ont été salués, par les personnes concernées comme par les professionnels présents à la journée.
Les enjeux soulevés par la vie affective ont également été discutés, avec la participation de nombreuses personnes avec un handicap moteur. Comment accompagner un couple en établissement ? Jusqu’où doivent aller les professionnels dans l’accompagnement des gestes intimes ? Quel impact aurait la présence constante de professionnels autour d’une personne avec des besoins d’accompagnement importants sur la conscience de son corps ? Bruno Gaurier, conseiller politique au CFHE, a conclu la journée en rappelant les avancés de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et le chemin qui reste à parcourir pour assurer aux personnes en situation de handicap l’exercice plein et entier de leurs droits.
Avec des enquêtes récentes en psychiatrie, en EHPAD, dans des établissements et services médico-sociaux, et sur les mesures de protection juridique (tutelles, curatelles), la société française est en train de s’interroger sur l’augmentation du recours aux pratiques de contrainte légale envers les personnes en situation de vulnérabilités. A la suite de l’interpellation que constitue la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH) et en lien avec le programme Capdroits, personnes directement concernées, professionnels, proches et chercheurs sont entrés en dialogue dans une démarche indissociablement scientifique et citoyenne pour éclairer ces évolutions.
Un manifeste et un livret de plaidoyer issus de ce dialogue seront présentés lors d’une rencontre avec les députés de l’Assemblée nationale le 7 juin 2018, organisée sous le haut patronage de Madame Ericka Bareigts, députée de la 1ère circonscription de La Réunion, autour du sujet Capacités civiles et contraintes légales : accompagner le changement de paradigme de la CIDPH.
Une vingtaine de photographies et trois courts diaporamas sonores, issus des ateliers participatifs photo et audio en groupes Capdroits de Lyon Feydel et L’ADAPT, Paris Descartes et Bordeaux, seront présentés à la Ferme du Vinatier à Lyon du 15 mai au 13 juin 2018.
Le vernissage de l’exposition et la production des cartes socio-artistiquesReprésentations civiles auront lieu le mardi 15 mai à partir de 18h30, suivis d’une projection-débat autour du film L’usager dans la communauté, avec la participation du groupe Capdroits Feydel.
Les vidéos de la conférence « Les droits des personnes à l’épreuve des contraintes légales » qui s’est tenue du 18 au 20 décembre 2017 à la MSH Paris Nord sont désormais disponibles sur notre chaîne YouTube.
La démarche Représentations civiles, initiée dans le cadre des programmes Regulcap et Capdroits, a pour ambition d’interpeller sur la question de l’exercice des droits et des protections des personnes fragilisées ou en situation de handicap. Elle se déploie en deux volets (exposer et produire) qui ont été présentés pour la première fois lors de la Confcap 2017, et qui sont restées exposées jusqu’au 3 février 2018 dans la salle panoramique de la MSH Paris Nord.