Expériences et enjeux de participation en contexte de vulnérabilité : santé, handicaps, précarités-pauvreté
« De quel point de vue le chercheur se place ? Quelles sont les implications des motivations des chercheurs ? Quels sont leurs contre-transferts ? »
L’interpellation de « militants » du « handicap » a été immédiate, ou presque. Fabrique-t-on ici de l’espace public, ou de l’espace « anti-public » ? La mise en garde du regard sociologique fait écho aux questions de militants.
Et puis, le souvenir de Joseph Wresinski à la Sorbonne, aux universitaires, « vous venez voler la vie des gens, vous en vivez, mais vous ne pouvez accéder à leur jardin secret ».
Mise en garde précieuse, qui donne à réfléchir.
Mise en garde qui ouvre sur des questionnements méthodologiques : les groupes de pair et les groupes de plénières, les moments mixtes et les moments non mixtes, pour gagner en pouvoir, pour prendre conscience de son pouvoir ; et puis aussi l’importance du partage des comptes-rendus, des apprentissages mutuels ; et puis aussi, les appartenances, les propriétés ; celles des paroles, des écrits, du temps.
Non seulement mise en garde, mais aussi exemple de libre participation, celle de « Dignité », à la fois émancipée des dépendances institutionnelles, mais non pas sans attache.
Un rappel de ces dépendances institutionnelles : « quand on rentre dans le bureau du travailleur social, c’est comme quand on rentre dans le bureau du patron, on entre avec ce qu’on a à dire, on ressort avec les mots du travailleur social, ceux qu’il a appris 20 ans avant à l’école ; tout ce qui n’était pas enseigné 20 ans, ça ne passe pas »
Et aussi, une aspiration, parce que « participer, c’est parce qu’on a envie de le faire, et pas parce qu’on nous a dit de le faire », une aspiration qui pourrait être collectivement partagée, celle de se saisir de cette convention sur les droits des personnes handicapées pour initier de la libre participation.
Ou plus simplement rendre possible de discuter de ces vécus qui ne se disent pas, d’expériences lourdes à porter : les restrictions, la curatelle, la santé ; aussi là où de la mort rôde.
La participation n’est pas un objectif, c’est un moyen. C’est ce moyen que nous allons continuer à explorer tout au long des séminaires de l’année.
Avec les remerciements de l’équipe à Marion Carrel, Sébastien Frutieaux, Iulia Taran, et à toutes celles et ceux qui ont activement participé à la richesse du débat et/ou qui nous ont fait retour de leurs impressions, en particulier Pierre Bouttier, Valérie Lemard, Véronique Lefebre-Denoët.